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Dictionnaire démographique multilingue (première édition, 1958)

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De Demopædia
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Introduction à Demopædia
Préface | Index général
Chapitres : 1. Généralités (index 1) | 2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2) | 3. État de la population (index 3) | 4. Mortalité et morbidité (index 4) | 5. Nuptialité (index 5) | 6. Fécondité (index 6) | 7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7) | 8. Migrations (index 8) | 9. Démographie économique et sociale (index 9)
Pages : 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 20 | 21 | 22 | 23 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 40 | 41 | 42 | 43 | 50 | 51 | 52 | 60 | 61 | 62 | 63 | 70 | 71 | 72 | 80 | 81 | 90 | 91 | 92 | 93

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On étudie sous le nom de morbidité1 l’action de la maladie2 sur les populations. L’élaboration des statistiques de morbidité3 est rendue délicate par l’absence de démarcation nette entre la maladie et la bonne santé, pour la détermination des cas de maladie4. L’appellation générique de statistiques sanitaires5 revêt un sens plus large que statistiques de morbidité, et recouvre toutes les statistiques concernant la santé des populations. On y comprend notamment, d’ordinaire, les statistiques de mortalité par cause6. Nombre de maladies pouvant être des causes de décès7, les démographes utilisent volontiers des classifications (221-5) combinées, pouvant servir au classement tant des maladies que des causes de décès.

  • 2. maladie, s. f. — malade, adj. ff. s. m.
    Comme antonyme de santé (420-5*), le mot maladie s’emploie exclusivement au singulier. Il admet au contraire un pluriel quand il désigne un processus morbide particulier : une affection.
  • 5. sanitaire, adj. — santé, s. f.
    Le mot santé peut désigner, soit l’état sanitaire en général, soit plus particulièrement la bonne santé, par opposition à la maladie.

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Le classement des décès par cause (cf. 420-7) est compliqué par l’existence, à côté de causes simples de décès1, de causes multiples de décès2, ou causes complexes de décès2. Dans ce dernier cas, on peut distinguer : soit la cause terminale du décès3, ou cause immédiate du décès3, et les causes antécédentes du décès4; soit la cause principale du décès5, ou cause initiale du décès5, et les causes contributives du décès6, ou causes secondaires du décès6. Les taux de mortalité par cause7 sont souvent exprimés «pour 100-000» (sous-entendu : habitants). On considère aussi la proportion des décès par cause8, parmi les décès de toutes causes.

  • 6. On parle aussi, en ce sens, de causes associées de décès, ou de causes concomitantes de décès. Mais ces expressions peuvent aussi revêtir, au pluriel, le sens du n° 421-2.

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Le décès ou l’incapacité (425-6) peuvent être la conséquence, soit d’une maladie (420-2*), soit d’un traumatisme1, ou blessure1, soit encore d’une intoxication2, ou empoisonnement2. Les traumatismes et intoxications peuvent être causés, soit par des accidents3, soit par des violences4. Parmi ces dernières, on peut distinguer les suicides5 et tentatives de suicide5 d’une part, et les homicides volontaires6, blessures volontaires6 et empoisonnements criminels6 d’autre part. On classe généralement à part les décès par faits de guerre7 et blessures par faits de guerre7.

  • 1. blessure, s. f. — blessé, pp. ff. s. m.
  • 3. On doit préférer l’expression décès par accident à décès accidentel; cette dernière dénomination peut en effet s’opposer à décès naturel, pour désigner tout décès dû à une cause autre que la maladie ou la sénilité (424-5).
  • 4. Noter que l’expression mort violente peut s’appliquer à des décès par accident.
  • 6. L’homicide involontaire, ou homicide par imprudence, est généralement considéré comme un accident (422-3).
  • 7. L’expression décès de guerre est moins précise, pouvant revêtir le sens de décès occasionnés par la guerre.

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Certaines maladies transmissibles1 sont l’objet d’ime attention particulière, parce qu’elles sont susceptibles de se propager rapidement; on les appelle maladies épidémiques2, et elles font l’objet de statistiques spéciales dénommées statistiques épidémiologiques3. L’établissement de telles statistiques est facilité, en de nombreux pays, par l’inclusion de la plupart de ces maladies parmi les maladies à déclaration obligatoire4. Du point de vue de leur mode habituel d’évolution, on distingue parfois les maladies chroniques5, à évolution lente, et les maladies aiguës6, à évolution rapide.

  • 1. Les expressions maladie transmissible, maladie contagieuse et maladie infectieuse ne sont pas synonymes. La dénomination maladie contagieuse ne s’applique qu’à des maladies susceptibles de se transmettre directement de l’homme à l’homme : ainsi le paludisme, maladie transmissible, n’est pas une maladie contagieuse. D’autre part, certaines maladies infectieuses — les infections puerpérales, p. ex, — ne sont pas, à proprement parler, des maladies transmissibles.
  • 2. épidémique, adj. — épidémie, s. f.
  • 3. épidémiologique, adj. — épidémiologie, s. f.
  • 4. Certaines législations prévoient, en outre, des maladies à déclaration facultative.

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Parmi les causes de décès (420-7) présentant un intérêt particulier pour le démographe, mentionnons les malformations congénitales1, les maladies des nouveau-nés2, et l’ensemble des maladies et traumatismes liés à la grossesse, à l’accouchement et à l’état puerpéral3. Ce dernier groupe de maladies et traumatismes est à l’origine de ce qu’on peut appeler la mortalité liée à la maternité4, laquelle peut s’étudier en rapportant les décès correspondants, soit à la population, comme pour le calcul des taux de mortalité par cause (,421-7), soit aux conceptions (à défaut : aux naissances), par analogie avec le calcul des taux de létalité (425-7). La proportion des décès attribués à la sénilité5 ou à des causes mal spécifiées est un indice de la qualité des répartitions de décès par cause.

  • 2. On répartit parfois les décès de moins d’un an (411-2) en deux groupes, suivant la nature endogène ou exogène de la cause du décès. En principe, sont classés dans le premier groupe les décès dus à la constitution interne du nouveau-né ou aux circonstances de l’accouchement; et dans le second groupe les décès qui ont leur origine dans les contacts de l’enfant avec le milieu extérieur : par maladies infectieuses ou accidents, notamment.
  • 3. L’expression mortalité puerpérale désigne la mortalité de la période puerpérale, c’est-à-dire de la période d’alitement qui succède à l’accouchement. Cette période était autrefois désignée par le mot couches (604-1*), qui a perdu son sens étymologique pour devenir synonyme d’accouchement (603-4).
  • 5. sénilité, s.f. : affaiblissement par la vieillesse — sénile adj . : qui se rapporte à la vieillesse (324-6).

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Les principaux indices de mesure de la morbidité1 (cf. 420-1) se rapportent soit à la fréquence des maladies, soit à leur durée, soit à leur gravité. Ces indices peuvent être calculés par maladie (420-2*) ou pour l’ensemble des maladies. Par analogie avec le taux de mortalité (401-2), on appelle taux de morbidité2 le rapport des nouveaux cas de maladie (420-4) observés dans un groupe pendant une certaine période à l’effectif moyen du groupe étudié. Un autre indice de la fréquence des maladies est constitué par la proportion des malades3 à un moment donné dans le groupe étudié. La durée moyenne des cas de maladie4, et le nombre moyen de journées de maladie5 par individu du groupe étudié, pendant une certaine période, servent d’indices de mesure de l’incapacité6 entraînée par la maladie. La gravité des maladies peut être mesurée par le taux de létalité7, ou taux de mortalité clinique7, qui exprime la fréquence des décès parmi les malades, ou plus précisément la proportion, parmi les cas de maladie constatés, de ceux dont l’issue a été fatale.

  • 4. Ne sont d’ordinaire comprises dans le calcul que les maladfes d’une durée supérieure à un certain délai de carence, introduit dans les systèmes d’assurance pour éviter l’indemnisation des incapacités (425-6) de très courte durée.
  • 6. Le mot incapacité s’emploie peu isolément. Il est surtout utilisé dans l’expression incapacité de travail. Au delà d’une certaine durée, l’incapacité prend le nom d’invalidité.
  • 7. On écrit aussi taux de léthalité (cf. 911-7*).

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