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Dictionnaire démographique multilingue (première édition, 1958)

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De Demopædia
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Introduction à Demopædia
Préface | Index général
Chapitres : 1. Généralités (index 1) | 2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2) | 3. État de la population (index 3) | 4. Mortalité et morbidité (index 4) | 5. Nuptialité (index 5) | 6. Fécondité (index 6) | 7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7) | 8. Migrations (index 8) | 9. Démographie économique et sociale (index 9)
Pages : 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 20 | 21 | 22 | 23 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 40 | 41 | 42 | 43 | 50 | 51 | 52 | 60 | 61 | 62 | 63 | 70 | 71 | 72 | 80 | 81 | 90 | 91 | 92 | 93

Démographie économique et sociale

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La démographie économique et sociale (cf. 103-1 et 103-2) étudie, d’une part les conséquences économiques et sociales des phénomènes démographiques, et d’autre part les incidences démographiques des facteurs économiques ou sociaux. Les relations existant entre la population (101-3) et les ressources1 dont elle dispose, ainsi qu’entre la population et la production2 des biens et services, constituent d’importants sujets d’étude de la démographie économique.

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Les mots surpeuplement1, ou surpopulation1, d’une part, et sous-peuplement2, ou sous-population2, d’autre part (cf. 815-6*), expriment respectivement les notions qualitatives d’excès et d’insuffisance numérique de la population (101-3) d’un certain territoire (301-2). Ces notions n’ont de sens que pour un certain degré de développement3 (cf. 903-1); elles peuvent être précisées par référence à un optimum de peuplement4, ou population optimale4', c’est-à-dire au peuplement qui serait le plus avantageux pour les habitants du territoire considéré, optimum qui dépend de la nature des avantages envisagés. C’est ainsi qu’on peut définir un optimum économique5 comme le nombre idéal des habitants d’un certain territoire, qui procurerait à ceux-ci le maximum de bien-être matériel. Ce bien-être est d’ordinaire assimilé au niveau de vie6, lequel est généralement caractérisé par le revenu réel moyen par tête7.

  • 1. surpeuplement, s. m. — surpeuplé, adj.
  • 2. sous-peuplement, s. m. — sous-peuplé, adj.
  • 4. optimum, s.m. ff. adj. — optimal, adj.
  • 5. Parallèlement à l’optimum économique, on peut définir un optimum de puissance, correspondant à la population qui assurerait la puissance militaire maximum à l’État considéré, et des optimums sociaux, qui permettraient de dispenser aux habitants le maximum d’avantages sociaux d’un type déterminé.

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La prise en considération de la notion de développement économique1 ou plus précisément de rythme de développement économique1 (cf. 902-3), conduit à faire correspondre à chaque type d’optimum statique (cf. 902-5*) un type d’accroissement optimal2, ou rythme optimal d’accroissement2, de la population, défini comme la vitesse d’accroissement (cf. 702-1) qui serait la plus avantageuse, à partir d’une situation de fait donnée. Ces notions présentent un intérêt particulier pour les pays dits insuffisamment développés3, ou sous-développés3, dont le degré de développement est faible.

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On entend généralement par population maximale1 d’un certain territoire (301-2) la population (cf. 101-6) la plus élevée qu’il serait concevable de faire vivre sur ce territoire, compte tenu des ressources (901-1) offertes par celui-ci d’une part, et du niveau de vie (902-6) minimal admissible pour le ou les peuples (333-3) considérés d’autre part. La notion de population minimale2, par contre, exclut toute référence à un territoire et à. un peuple déterminés, sinon pour spécifier les conditions de milieu physique (climat, notamment) et social (coutumes matrimoniales, p. ex.) qui influent sur le processus biologique de reproduction (710-1) de l’espèce. On la définit en effet comme le plus petit groupement d’êtres humains qui soit compatible avec la survie du groupe3, c’est-à-dire qui ne risque pas de disparaître par suite des modifications aléatoires de structure (144-4) qui compromettent l’équilibre des populations numériquement trop faibles.

  • 1. maximal, adj. — maximum, s.m. ff. adj.
    L’expression espace vital a été employée en doctrine, pour désigner la superficie territoriale indispensable à la vie d’une population d’effectif donné.
  • 2. minimal, adj. — minimum, s.m. ff. adj.

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La locution pression démographique1 évoque l’idée d’un rapport entre l’effectif (101-6) de la population et les ressources (901-1) dont elle dispose : dire que cette pression est forte ou faible sur un certain territoire (301-2), revient à exprimer l’opinion que la population de ce territoire est proche ou éloignée du maximum compatible avec les ressources qui sont effectivement à sa disposition. Selon la théorie malthusienne de la population2, dénommée ainsi du nom de Malthus, son auteur, la population ferait sans cesse pression sur les moyens de subsistance3, c’est-à-dire qu’elle tendrait constamment à croître jusqu’au maximum compatible avec les ressources vivrières dont elle dispose. Toute modification du volume global de ces ressources entraînerait par suite un déplacement de l’équilibre démographique4 particulier ainsi défini, lequel correspond à un niveau de vie (902-6) voisin du minimum physiologique5. Ceci s’opérerait par le jeu d’obstacles à la croissance de la population (cf. § 701). Malthus classait ces obstacles en deux catégories : d’une part les obstacles répressifs6, agissant par voie de destruction — en augmentant la mortalité (401-1) —, et volontiers dénommés de nos jours obstacles malthusiens6, constitués essentiellement par les famines, les épidémies et les guerres; d’autre part les obstacles préventifs7, susceptibles de freiner la croissance naturelle de la population en diminuant la natalité (601-1), le seul obstacle préventif que Malthus considéra d’ailleurs comme admissible, étant constitué par la contrainte morale8 que les individus s’imposeraient eux-mêmes, en associant la prolongation du célibat9 à l’abstinence (624-4).

  • 5. Noter que l’expression niveau des subsistances se réfère, en français, à un niveau de population, comparable à la notion de population maximale (904-1), alors que l’expression anglaise «subsistence level» se réfère à un niveau de vie.

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On désigne sous le nom de malthusianisme1 au sens originel du terme, une doctrine sociale fondée sur la théorie démographique de Malthus (cf. 905-2), et qui préconise la substitution d’obstacles préventifs (905-7) aux obstacles répressifs (905-6), pour freiner la croissance des populations. Par extension, le mot malthusianisme est devenu également, de nos jours, synonyme de néomalthusianisme2, mot créé pour marquer la déviation par rapport aux conceptions de Malthus, et.par lequel on désigne une doctrine qui préconise l’usage de la contraception (624-1), voire de l’avortement (604-2) et dans certains cas de la stérilisation (621-2*), soit pour freiner la croissance de la population, soit dans tout autre but (hédoniste, p. ex.).

  • 1. malthusianisme, s. m. — malthusien, adj. : relatif ou conforme au malthusianisme; ff. s.m. : adepte du malthusianisme.
    En un sens élargi, les mots malthusianisme et malthusien sont couramment employés, notamment par les économistes, comme synonymes de restrictionnisme et restrictionniste.
  • 2. néomalthusianisme, s. m. — néomalthusien, adj. : relatif ou conforme au néomalthusianisme; ff. s.m. : adepte du néomalthusianisme.

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On a donné le nom de révolution démographique1 à un processus évolutif observé dans un grand nombre de populations depuis le XVIIIe siècle, processus caractérisé par une baisse importante de la mortalité (401-1) et de la natalité (601-1). Certains auteurs ont rapproché ce fait de l’industrialisation des pays en cause, et souligné le décalage dans le temps qui sépare d’ordinaire la baisse de la mortalité de celle de la natalité; celle-là précédant généralement celle-ci, il en résulte une phase dite d’accroissement transitoire2 (cf. § 701), pendant laquelle la population croît beaucoup plus rapidement que pendant les périodes encadrantes. L’attention des économistes s’est portée sur les changements de productivité3, c’est-à-dire de production (901-2) par individu, liés à ces processus évolutifs.

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