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Dictionnaire démographique multilingue (première édition, 1958)

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De Demopædia
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Introduction à Demopædia
Préface | Index général
Chapitres : 1. Généralités (index 1) | 2. Élaboration des statistiques démographiques (index 2) | 3. État de la population (index 3) | 4. Mortalité et morbidité (index 4) | 5. Nuptialité (index 5) | 6. Fécondité (index 6) | 7. Mouvement général de la population, reproduction (index 7) | 8. Migrations (index 8) | 9. Démographie économique et sociale (index 9)
Pages : 10 | 11 | 12 | 13 | 14 | 15 | 16 | 20 | 21 | 22 | 23 | 30 | 31 | 32 | 33 | 34 | 35 | 40 | 41 | 42 | 43 | 50 | 51 | 52 | 60 | 61 | 62 | 63 | 70 | 71 | 72 | 80 | 81 | 90 | 91 | 92 | 93

Migrations

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Les migrations1 représentent l’un des aspects les plus importants de la mobilité2 des populations, sur le plan démographique. On appelle à proprement parler migration, ou mouvement migratoire1, un ensemble de déplacements ayant pour effet de transférer la résidence (310-6) des intéressés, d’un certain lieu d’origine3, ou lieu de départ3, à un certain lieu de destination4, ou lieu d’arrivée4. On opère volontiers la distinction entre déplacements temporaires et déplacements définitifs à l’aide de critères fondés sur la durée d’absence5 du lieu d’origine et sur la durée de présence6 au lieu de destination.

  • 1. migration, s. f. — migrer, v. i. — migrant, ppr. ff. s. m. : personne qui migre — migratoire, adj. : relatif aux migrations.
    On précise parfois migration spatiale, ou migration géographique, pour éviter toute confusion avec les migrations professionnelles (921-1*) ou les migrations sociales (920-5*).
    Noter que le mot migration peut désigner, dans certaines expressions, un ensemble de déplacements n’entraînant pas de changements de résidence (cf. § 806).
  • 2. On précise éventuellement mobilité spatiale, ou mobilité physique, ou mobilité géographique, pour distinguer cette mobilité de la mobilité professionnelle (921-1) ou de la mobilité sociale (920-5).
    On classe les déplacements pris en considération dans l’étude de la mobilité des populations, en déplacements définitifs et en déplacements temporaires, selon qu’ils entraînent ou non changement de résidence (212-5) des intéressés.
  • 4. Sur le plan des migrations internationales (802-2), et par rapport aux immigrés (802-3*), le pays d’arrivée est volontiers dénommé pays d’accueil.

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Dans le cadre des migrations (801-1) intéressant la population d’un certain territoire (301-2), on appelle migration externe1, ou migration extérieure1, une migration dont le lieu d’origine (801-3) et le lieu de desti-nation (801-4) se trouvent, l’un compris à l’intérieur, l’autre situé à l’extérieur du territoire considéré. Lorsque le territoire en cause est celui d’un État souverain (305-3), les migrations -externes sont dénommées migrations internationales2. Une migration externe prend le nom d’immigration3 ou d’émigration4, suivant que c’est le lieu de destination ou le lieu d’origine qui appartient au territoire considéré. Une migration dont le lieu d’origine et le lieu de destination se trouvent tous les deux compris à l’intérieur d’un même territoire constitue ce qu’on appelle une migration interne5, ou migration intérieure5, par rapport à ce territoire.

  • 1. Une migration qui n’intéresse un territoire que par le fait qu’elle le traverse constitue par rapport à ce territoire une transmigration, ou migration de transit, transit, s. m. — transiter, v. i. — transitaire, adj. ff. s.m. : migrant transitaire.
  • 3. immigration, s. f. — immigrer, v. i. — immigrant, ppr. ff. s.m. : personne qui immigre — immigre, pp. ff. s. m., personne qui a immigré.
  • 4. émigration, s. f. — émigrer, v. i. — émigrant, ppr. ff. s.m. : personne qui émigre — émigré, pp. ff. s.m., : personne qui a émigré.

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Par opposition au mouvement naturel (201-7), on pourrait dénommer mouvement physique1 d’une population la part incombant aux migrations dans le mouvement général de la population (201-6). L’expression utilisée pour désigner cette notion est toutefois celle de mouvements migratoires1 (au pluriel; cf. 801-1), étant sous-entendu que seules les migrations externes (802-1) sont alors prises en considération. La somme des entrées2, ou arrivées2, d’immigrants (802-3*), et des sorties3, ou départs3, d’émigrants (802-4*), matérialise le volume total des migrations4, et est dénommée migration totale4, par opposition à la migration nette5, ou balance migratoire5, résultant de la différence entre les entrées et les sorties. Cette balance prend le nom d’immigration nette6 lorsque les entrées excèdent les sorties, et d’émigration nette7 dans le cas contraire. Elle peut d’ailleurs être regardée comme une quantité algébrique : on la considère alors généralement comme positive lorsqu’elle a pour effet d’accroître la population, c’est-à-dire lorsque les entrées excèdent les sorties.

  • 4. Les entrées et sorties de transitaires (802-1*) sont généralement exclues du calcul de la migration totale.

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On appelle statistiques migratoires1, ou statistiques de migrations1, des statistiques établies en vue de la détermination directe des mouvements migratoires2 (cf. 801-1) qui affectent la population d’un territoire donné. Pour les migrations internes (802-5), ces statistiques sont élaborées d’ordinaire, tantôt à partir de déclarations de changement de résidence (cf. 212-5), tantôt par le truchement de questions spéciales insérées dans les formules de recensement. Pour les migrations internationales (802-2), le dépouillement des listes de passagers3 des paquebots et aéronefs, permet souvent de rassembler des renseignements de qualité sur les déplacements (801-2*) qui s’effectuent par voie maritime ou aérienne. L’observation des déplacements qui s’effectuent par voie terrestre est beaucoup plus délicate, surtout dans les régions où existent de nombreux frontaliers (806-1*). Dans tous les cas, il convient de prendre des précautions spéciales pour distinguer les véritables migrants (801-1*) des simples voyageurs4, et pour classer les transitaires (802-1*) à part parmi les migrants, afin de pouvoir les exclure de la détermination de la migration totale (803-4). Le cas échéant, le nombre des visas d’entrée5, des autorisations de séjour6 ou des autorisations de travail7 délivrés aux étrangers (330-2), fournissent des indications sur les mouvements migratoires de ceux-ci.

  • 5. Les visas de sortie que les ressortissants de certains États doivent obtenir pour pouvoir se rendre à l’étranger constituent éventuellement une source de renseignements sur les migrations de ces ressortissants.

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Faute de pouvoir en déterminer directement les éléments, on procède souvent à la détermination indirecte de la migration nette1 (cf. 803-5). Celle-ci s’obtient alors comme résidu2 d’une balance dont les autres éléments sont connus ou estimés. Dans la méthode du mouvement naturel3, par exemple, on retranche l’accroissement naturel (701-7) enregistré entre deux recensements, de l’accroissement brut (701-6) qui ressort de la comparaison des effectifs (101-6) des recensés. Dans la méthode des coefficients de survie4 (cf. 326-6), on vieillit (326-5) la population définie par un recensement, à l’aide des taux de mortalité de la période intercensitaire subséquente, et l’effectif obtenu est comparé à celui qui ressort du recensement immédiatement consécutif. Des calculs analogues effectués par groupes de générations permettent éventuellement d’évaluer la migration nette dans divers groupes d’âges. En rapportant la migration totale (803-4) ou la migration nette (803-5), enregistrées annuellement en moyenne pendant une certaine période, à l’effectif moyen (401-5) de la population au cours de cette période, on obtient des taux de migration5 qui caractérisent respectivement la mobilité externe (cf. 302-1) de la population, et l’incidence de cette mobilité sur l’accroissement de la population.

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L’étude de la mobilité (801-2) d’une population comprend non seulement celle des migrations (au sens propre, cf. 801-1), mais aussi celle des déplacements temporaires (801-2*) qui l’affectent. Parmi ces déplacements, certains retiennent l’attention par leur régularité cyclique et leur importance économique et sociologique. Mentionnons notamment les navettes1 de travailleurs entre leur lieu de résidence et leur lieu de travail, mouvements dont la périodicité est généralement quotidienne ou hebdomadaire, et les migrations saisonnières2, à périodicité annuelle (cf. 150-5). Les migrations saisonnières sont généralement des migrations de travail3, c’est-à-dire des mouvements de travailleurs provoqués par les conditions de l’emploi et intéressant essentiellement la population active (350-1); mais elles présentent parfois un caractère familial (cf. 811-1*), notamment lorsqu’elles sont motivées par les conditions climatiques.

  • 1. navette, s. f. — navetteur (néol.), s. m. : travailleur faisant la navette entre son lieu de résidence et son lieu de travail.
    L’introduction du mot navette en ce sens, dans la terminologie technique, paraît préférable à la consécration de l’expression impropre (cf. 801-1) migration alternante.
    On appelle travailleurs frontaliers, ou par abréviation frontaliers, des navetteurs qui traversent une frontière pour se rendre de leur lieu de résidence à leur lieu de travail
  • 3. Ne pas confondre avec les migrations professionnelles (921-1*).

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